Périple au CORCOVADO

Le Costa Rica, c’est 6% de la diversité mondiale, dit-on. Enorme. Et le Corcovado, c’est un concentré de Costa Rica. Pas étonnant que ce soit un mythe pour beaucoup de spécialistes de la faune.

Mais attention : le Corcovado, ça se mérite.

PS : sauf erreur, le Corcovado est fermé en octobre. Pleine saison des pluies.

Le but est d’atteindre la Sirena, à l’ouest, où se trouvent le poste central des rangers et le point de départ des expéditions réussies au milieu d’une vraie faune sauvage et abondante.

Le problème est que ce lieu est très difficilement accessible. C’est fait exprès !

On peut arriver à La Sirena en petit avion directement. Très classe mais généralement hors budget. Ou séjourner dans un des fabuleux lodge au nord de la péninsule d’Osa, à Drake (avec sa petite piste d’atterrissage aussi) et prendre le bateau le long de la côte jusqu’à la Sirena. Même remarque.

Voici deux autres expériences pour en profiter sans nécessairement avoir gagné au loto ou braqué une banque.

Mais attention, comme d’habitude, quand on a moins d’argent, il faut du temps. Prévoir au minimum 3 jours. Avec 4 à 5 jours, c’est un must.

Attention encore : il faut RE-SER-VER l’accès au parc si vous voulez y passer la nuit. Ce n’est pas compliqué. Mais il faut le faire avant de se présenter.

Pour rentrer dans la péninsule en voiture, il faut quitter la route côtière à Chacarita (station service à droite) et prendre la direction de Puerto Jimenez. Cela commence par une mauvaise route, où les nids de poule sont des nids de tapirs. Attention ! Au café à mi-chemin, nous découvrons un coati et observons les oiseaux à partir du mirador, tout en lisant nos mails.

Malheureusement, vous entrez par le Nord-est, alors que vous devez aller au centre-ouest…

Première option :

Tesoro Verde Ecolodge, à Los Planes, juste à côté de Drake/Aguijilas

Après  40 km, à Ricon, prendre la piste à droite juste avant le pont. Viser Drake. C’est parti pour 30km de rodéo, de passages de gué, de montées caillouteuses et de descentes terreuses… 1h par temps sec. Un avant-goût de l’aventure. Avec un couple de aras rouges bienveillant avec l’objectif.

Remarque : cette piste n’est pas praticable toute l’année. Pendant la saison des pluies, il vaut mieux viser Sierpe à partir de Palmar, et demander à l’hôtel de vous prendre en bateau !

A Aguijilas, prendre à gauche à l’entrée du village. 3 kilomètres plus loin, dans la configuration en T, prendre à droite. Encore 2 kilomètres et vous êtes arrivés.

Tesoro Verde, à première vue, c’est une belle et grande maison en bois typique du pays, avec un petit air antillais. En entrant, on découvre un grand jardin fleuri et soigné, avec des orchidées, des plants d’ananas et un immense arbre fruitier près de l’entrée d’où partiront 2 aras verts bruyants un peu plus tard.

Mayra, célébrité locale vous recevra. Sachez qu’elle est très impliquée depuis des années dans le développement raisonné de sa communauté. Son énergie fait plaisir à voir. Dernière innovation : un festival avec des artistes du pays tout entier qui se tiendra les 12 et 13 mars 2011 dans le but de financer une maison de santé. La manifestation doit ensuite devenir annuelle.

Remarque : le village reçoit de nombreux volontaires de tous pays. Mais ils en cherchent toujours pour des durées longues, quelques mois plutôt qu’une semaine, pour  apprendre l’anglais à leurs enfants … Expérience du Costa Rica non frelaté garantie.

Les 7 chambres du Tesoro Verde  sont spacieuses, ventilées. Le bois est ciré. La salle de restaurant est aussi accueillante, ouverte. Les splendides tables en massif sont fleuries. Les repas sont typiquement locaux, plantureux à souhait.

L’espace douches/sanitaires est spacieux et rustique. Mais l’eau est chaude.

Tout ça pour 45$ la nuit, les 3 repas inclus !!!

Attention : ici, le développement durable n’est pas qu’un habillage marketing. Si vous voulez apprendre en peu de temps, lisez leur brochure et  échangez avec les employées.

Le Tesoro Verde, c’est un trésor d’éco-tourisme rural où vous serez comme des coqs en pâte avec l’impression de profiter de la péninsule sans vous ruiner, en participant à la vie locale.

Que faire à partir de l’hôtel ? Pas seulement se rendre au Corcovado.

On peut se promener aux alentours dans les sentiers balisés, voir pousser jusqu’à la cascade… On peut faire du cheval. Faire un canopy tour juste à côté, développé par la communauté.

Ou aller sur l’île de Cano, pas loin. Il faut prendre un bateau à Aguijitas. Ce que nous avons fait, par une magnifique journée. A l’aller, le marin nous indique une raie manta qui saute hors de l’eau. Après 1 heure de traversée, plongée avec masque et tuba, puis pique-nique sur la plage (c’est organisé), re-plongée. Le sentier ne vaut pas le coup. Le moment fort, c’est tout de même la plongée. A moins que vous ne soyez un habitué de la mer rouge, ce sera une belle expérience.

Autre possibilité au départ du Tesoro Verde : se rendre au Corcovado à pieds avec un guide. Cela prend une demi-journée. Comble du luxe : le lodge vous envoie un cheval qui vous rejoint à l’arrivée avec vos bagages. Vous pourrez dire que vous êtes allés au Corcovado.

Deuxième option : le Danta lodge.

Pour info, Danta veut dire tapir. Ca se dit aussi Mölö en language indigène.

Pour s’y rendre, il faut continuer la route vers Puerto Jimenez. A la Palma, prendre à Droite sur la piste, puis suivre les panneaux à 3 doigts (tapir encore).

Vous découvrirez un écolodge niché dans sa réserve privée de 30 hectares, dont un bon bout de forêt primaire préservée.  8 chambres ou bungalows, différents. Mais tous ont en commun une imagination débordante.  Impossible de savoir ce qui est passé dans la tête de Merlyn, le propriétaire. Impossible même de vous décrire, tant les inventions de conception et de décoration sont nombreuses. Les nouveaux bungalows sont impressionnants : ils ont été implantés loin de la base; on emmène vos bagages en quad ! Et là, vous serez au milieu de la jungle, comme des Robinson Crusoë. Le soir, vous devriez voir le passage de la colonie de singes-écureuils. La nuit au milieu de la jungle dans votre chambre protégée seulement d’une moustiquaire est tout simplement inoubliable. Vous êtes tellement loin de la civilisation que vous serez appelés à dîner et petit-déjeuner… à la corne de brume.

La salle de bain est immense. Là encore, vous aurez l’impression d’être dehors… simplement parce que vous serez effectivement dehors. Avec tout le confort (et l’intimité) nécessaire.

Là aussi, la nourriture est typiquement tico, de bonne facture.

Si possible, discutez avec Merlyn, natif du lieu, très engagé dans la préservation de la péninsule. Ou avec ses employés, tous de la région.

Et vous aurez le choix entre les promenades à votre guise dans les sentiers du lodge (très intéressants, notons-le, notamment en raison des nombreux singes et aras). De jour, mais aussi de nuit, avec un des guides. Le crapaud buffle vous attend… comme les charmantes araignées de tout poils, les grenouilles arboricoles etc…

Vous pouvez rencontrer les indigènes, voire prendre des cours de cuisine.

 Le must, là aussi, c’est l’entrée dans le parc Corcovado par Los Patos, à l’est. De là, une randonnée magique de 20km (comptez la journée, prenez vos précautions et soyez équipés) vous amène à la Sirena en passant par le centre du parc.  Un guide peut vous être fourni par le lodge.

Pierre nous a demandé de partager notre expérience, alors on partage. Pierre, c’est le gentil organisateur de Toutcostarica. Via le forum ou par mail, toujours prêt à donner un coup de main. Solidaire !!!

A ne pas oublier :

Lampes frontales

Bonnes chaussures étanches (ou bottes), et rechange

Anti-moustiques

Des vêtements adaptés : pendant la saison sèche, il fait chaud. Sinon, il fait mouillé…

Jumelles ?

Chargeur d’appareil photo plein à ras-bord, réserve de cartes mémoires…