On a pris notre temps, mais voici le récit détaillé de notre voyage au Costa Rica l'été dernier.
Nous sommes donc revenus le mardi 11 août après ces trois semaines magnifiques au Costa Rica
Notre itinéraire épousait surtout la côte pacifique, après une première semaine Tortuguero et Sarapiqui.
Arrivée donc le 21 juillet au soir. Après avoir récupéré les bagages, surprises d’une ovation de la foule à l’accueil mais qui ne nous était pas destinée : en effet, nous avons voyagé depuis Atlanta en compagnie de la seleccion nationale de football qui revenait de la Copa americana.
La navette est au rdv et nous dépose en fin de soirée chez Pierre Tropical sans encombre.
1ère journée tranquille et reposante, comme prévue chez Pierre tropical. Journée plutôt ensoleillée. Briefing intéressant et utile sur bien des aspects avec Sarah. Une petite contrariété en fin de journée car nous nous apercevons que l’appareil photo de Robin est HS ; prenons un taxi pour essayer de trouver un magasin photo ou quelque chose d’approchant à Alajuela, qui pourrait nous indiquer si c’est réparable ou non. Le taxi nous dépose dans un vague centre commercial sans intérêt, puis s’en va. Au retour, nous sommes incapables de donner l’adresse exacte de l’hôtel au taxi, et on a l’air finaud. Heureusement, c’est l’assistance Pierre qui nous sort de là (c’est la seule fois où on en aura eu besoin) et tout rentre dans l’ordre. A noter cependant : n’attendez pas des chauffeurs de taxis qu’ils pratiquent quelques mots d’anglais, c’est une constante qu’on a pu relever tout au long de notre voyage.
Le lendemain, départ au petit matin pour Tortuguero, pour trois jours. Quand je dis petit matin, c’est vraiment petit matin car suite à une erreur de ma part, le réveil se fait à 3 h du matin et non à 5h comme souhaité ; après les félicitations du jury pour cette performance technique, une première navette nous dépose à 6h près de l’aéroport, une seconde vient nous chercher, qui nous emmène à un car déjà bien rempli, lequel nous dépose à l’embarcadère de Savona, où nous prenons un bateau jusqu’au lodge Mawamba. Donc, comptez une bien grosse demi-journée. Puis l’après midi (seul moment à peu près ensoleillé du séjour), sieste et photos dans le parc du lodge plutôt que d’aller visiter le village.
Tortuguero, un des temps forts du voyage ; flore, faune et avifaune très riches, végétation luxuriante. Nous avons pu observer les principales espèces « observables » : les trois espèces de singes, plusieurs paresseux, un tamandua, un caïman, chauve-souris, nombreux reptiles, et des oiseaux comme s’il en pleuvait.
D’ailleurs, pour les photographes, un risque de légère déception cependant, car en cette saison, le temps est gris, plutôt pluvieux, la lumière très pauvre (pas de soleil en trois jours), et les animaux étant souvent sous la cime des arbres, ou dans les branches, à contre jour, gros problèmes de mise au point et d’ouverture. Enfin, observation de la ponte des tortues qui vaut vraiment la peine malgré la discipline forte imposée par les autorités du Parc National ; on ne choisit pas son créneau horaire, pas de lumière, on attend dans l’obscurité totale sur la plage par groupe de 7/8, photographies interdites, bref, juste le droit de respirer et d’admirer ce qui est déjà pas mal. Observation plutôt chanceuse en ce qui nous concerne, car cinq tortues observées, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde (certains groupes font chou blanc, il faut le savoir).
Etape suivante, Sarapiqui ; nous récupérons la voiture sur le chemin du retour, pour arriver au Sapariqui Rainforest Lodge en milieu d’après midi, sous un temps mélangeant ensoleillement et averse. Attention aux moustiques, particulièrement féroces dans le coin. Magnifique « night tour » dans la réserve privée; ambiance jungle nocturne garantie, tarentule, grenouilles, kinkajou, vipères et tout un peuple d’insectes très avenant; le lendemain, à l’aube, randonnée à la recherche des oiseaux dans la zone de l’hôtel et, jusque dans la réserve. Belle moisson ornithologique, mais là encore, ne pas trop compter sur la photo, à moins d’avoir le matériel adéquat (mon couplage EOS7-Tamron 18-270mm trouve vite ses limites). A saluer, la compétence et l’amabilité de nos guides. Enfin, une randonnée en second après midi dans la réserve, passé l’extraordinaire pont suspendu, est vite interrompue par une averse d’orage torrentielle. On a quand même pu observer (du pont notamment) les pécaris, des toucans, trogon, encore un énorme iguane, et des traces d’ocelot.
Puis, nous traversons le pays vers le sud et le Parc national Carrara. Rencontre en route, à l’arrêt au pied d’une jolie chute d’eau, avec une famille de coatis très coopérative et soucieuse de bien se faire photographier. Jolis paysages de collines, puis route très urbaine vers Alajuela et Tarcoles. Halte sur le fameux pont aux crocodiles, qui vaut vraiment la halte. Les énormes reptiles sont bien là, calmes et immobiles, sur les rives du fleuve. On en a dénombré plus d’une trentaine, et certains dépassent largement les 5 mètres. Le pont lui-même n’est pas très rassurant, il faut veiller à être très prudent car on est sur une grande ligne droite, le trottoir est minuscule, et les camions filent à toute vitesse, sans avoir rien à faire des crocodiles et des touristes.
Puis, après une halte à Tarcoles, pour réservation de l’excursion crocodiles et déjeuner (très bien) au Soda local, avec excellente observation des aras rouges, qui jouent dans les branches, en prime au dessert, arrivée au Cerro Lodge, ; personnel très agréable et hébergement de qualité même si ce n’est pas le luxe revendiqué sur certains sites. Le lendemain matin, excursion crocodiles (José crocodiles tour) sur la rivière, vers l’estuaire et la mangrove (donc en aval du fameux pont) : nous craignions une sorte de sortie touristique de masse au vu du site web et des brochures consultées, mais comme c’est la basse saison, nous ne sommes que tous les trois sur le bateau; nombreux oiseaux observés, jolis paysages fluviaux, mais peu de crocodiles en cette saison et ce moment de la journée. Après midi plage à Jaco sous un temps grisâtre (quant à la Ville elle-même…bof, on nous avait prévenus). Le lendemain matin très tôt, ballade à pied dans le parc national avec Freddy, guide compétent et francophone recommandé par Pierre; intéressante randonnée mais difficile d’observer les animaux dans cette végétation très dense ; on les aperçoit plutôt quelques secondes avant qu’ils ne s’enfuient ; agoutis, tayra, chauve souris blanche, une famille de coatis dans les branches, capucins, aras (de loin). A noter que Freddy ne nous a pas emmenés à l’intérieur du Parc (nous n’en avons pas franchi le portail d’entrée officiel) mais, via un accès latéral, à 1 ou 2 kilomètres de là, dans la forêt. A vrai dire, je ne reconnais pas trop le sens de cette manœuvre. Je ne saurais dire si l’intention du guide est de garder dans sa marge les droits d’entrée du parc( ?) et si recourir aux sentiers du parc lui même aurait été plus fructueux ( ?) mais ça nous intrigue un peu. Fin de matinée, route vers Manuel Antonio, avec halte pour changer une roue; performance du mécanicien de la station service la plus proche ; 10 minutes et 10$, pas plus.
Nous arrivons à Manuel Antonio pour deux nuits en milieu d’après midi. Excellent hébergement à La Posada Jungle; c’est jeune, sans chichi, propre et confortable, un des meilleurs hébergements de notre voyage, et à trente mètres de l’entrée du parc. Pour ce qui est de la visite du Parc, nous n’avons pas suivi les conseils de Sarah (briefing chez Pierre) et pris un guide (francophone) en individuel. Et nous avons eu tort. Ce ne sera pas une des expériences fortes de ce voyage. Sans reproche aucun à faire à notre guide; mais après Tortuguero et Carrara, la faune « visible » n’était plus très originale pour nous. De plus, on n’a pas l’impression d’être dans un parc national mais plutôt un espace vert municipal de qualité, voire un parc d’attraction. Chaque fois qu’il y a un singe ou un iguane qui montre le bout de son nez, on voit tout de suite quatre ou cinq groupes de touristes autour du monoscope de leur guide, qui regardent tous dans la même direction. De plus, il est assez exaspérant de voir nos semblables humains se précipiter pour donner en masse des bananes ou des chips aux capucins et ratons laveurs sur la plage, alors que des panneaux rappellent tous les 3 mètres que c’est interdit et dangereux pour la santé des animaux… Sans doute existe-t-il des chemins de traverses dans le parc, ou des coins reculés peu fréquentés, mais nous n’en avions pas pris le temps. Et d’ailleurs, mauvaise surprise, quand j’ai voulu y retourner l’après midi pour explorer cela, je me suis fait retoquer à l’entrée car le billet (16$ quand même…) n’est pas valable pour la journée, contrairement aux autres parcs du pays, mais seulement pour une seule visite. Donc, plage pour compléter la journée, sous un ciel gris de plomb, et gros orage pour conclure.
Le jour suivant, départ en matinée et route vers Sierpe : direction, le Corcovado, graal du Costa Rica pour les amateurs de faune et de nature sauvage. Une halte en route sur la belle plage d’Uvita. L’embarcadère est assez folklo, et la navigation vers Drake fatigante : très bruyante, rapide, à toute blinde, ne pas compter sur le « captain » pour faire profiter ses passagers des paysages lacustres fort beaux dans la lumière déclinante de fin de journée ; ça fonce à plein moteur pendant une bonne heure. Accueil sur la plage de Drake (qui est vraiment un minuscule village, on ne s’attendait pas à si petit) par Miguel qui nous emmène au Finca Maresia Lodge ; excellent hébergement, avec terrasse privative et hamacs donnant sur la jungle ; salle de bain ouverte. Nous recommandons.
Le lendemain, excursion en début de matinée vers le Parc national et la station biologique de la Sirena. Une des meilleurs moments du voyage. Trajet en bateau (à chaque fois qu’on embarque et débarque, on se mouille les pieds jusqu’aux genoux), et notre guide, Roy, nous emmène son monoscope sur l’épaule. Belle moisson de faune au cours de ces cinq heures de ballades ; nombreux oiseaux (aras, vautours, spatule (rose) ibis (blanc) trogon, pélicans, tinamou, et même, juste à la fin, le grand Hocco ! plein d’autres encore) ; tapir, coatis, agouti, saïmiris, atèles, hurleurs, paresseux, pécaris, boa, tamandua.
La seconde journée est consacrée en matinée au snorkelling vers Isla del Cano. Là encore, superbe moment ; en cheminant vers le site en bateau, observations de dauphins et baleines à bosse ; le snorkelling est très facile, pas besoin de nager avec les palmes, et l’eau est si claire qu’on a l’impression de voler lentement par-dessus les nuées de poissons. Rencontres de tortues marines, un requins, des raies, et une foule de poissons exotiques et multicolores ondulant sous les rais de soleil dans le bleu marin, des coraux mauves et d’autres verts, le tout donne à cette séquence une connotation psychédélique. Petit point à signaler à ceux qui voudront le faire : faites très attention à votre dos ; exposé à la surface pendant qu’on admire le fonds, le soleil est sans pitié.
L’étape suivante est Dominical (Alma Hatillio, pour quatre nuits). Nous serons plus perplexes sur le bilan. Je me suis trompé je ne sais quand ni comment, mais j’étais persuadé qu’il s’agissait de bungalows en location, ou nous serions en autonomie. Ce n’était pas le cas, juste des chambres standard, au confort très simple mais bien tenues. De plus, la chaleur était difficilement supportable, y compris à l’intérieur des bungalows. Petits déjeuners assez pauvres, malgré les excellentes confitures. La célèbre Sabina est extraordinaire de gentillesse, mais à vrai dire, peu disponible lors de notre séjour. Piscine agréable. A noter, une chose intéressante à voir, signalé nulle part : il s’agit du rescue wildlife center après Dominical, (Hôtel Las Alturas). Visite très intéressante, guidée et commentée par Michael, le directeur, car il s’agit d’un vrai centre de réhabilitation des animaux, (et non un Nième zoo déguisé) même si on est d’emblée prévenus que très peu des animaux présentés recouvreront un jour leur liberté. Le centre est doté d’une nurserie, d’une infirmerie, on nous explique comment les animaux et oiseaux sont soignés et rééduqués – nous avons assisté en direct au relâchage en direct d’un petit toucan. Bébés tatous et paresseux à faire fondre, un porc épic timide, un faucon qui psycho somatise, et un jeune tamandua, dont la mère avait été tuée par un pit bull, qui était, lors de notre passage, prêt à être relâché dans la forêt. Le prix n’est en apparence pas donné pour une heure de visite (17$) mais c’est la seule ressource de ce centre, et grâce à cela, les deux pauvres atèles infirmes pourront bénéficier l’année prochaine d’une cage beaucoup plus spacieuse et mieux aménagée, pour réapprendre à circuler de branches en branches. Donc, étonnant, vraiment, que cette étape ne soit signalée nulle part, je ne sais si ça peut faire un « bon plan » Pierre, mais en tout cas, ça vaut le détour. Visite également (seul, cette fois) dans la réserve d’hacienda Baru ; mais, sans doute en raison de l’absence de guide, et à un mauvais moment (2è partie de matinée, très chaude) peu fructueuse ; j’en retiendrais surtout les étonnants jeux de lumière du soleil sur les feuillages et l’eau à certains endroits, et le calme : deux heures de marche absolument seul, sans croiser personne. Appréciable, par rapport à Manuel Antonio par exemple.
A vrai dire, on s’ennuyait un peu à Dominical, peut être fatigués par nos –déjà- deux semaines de séjours et surtout le Corcovado. D’ailleurs on n’a pas tenu, la frugalité des bungalows nous a sans doute insuffisamment séduits et nous n’y avons pas trouvé le paradis sur terre que des visiteurs vantaient sur trip advisor. Donc, on n’a pas tenu et on est partis plus tôt que prévu. Retour sur Manuel Antonio, et on se fait plaisir au Shana Hôtel, un peu de luxe et de confort après Alma Hatillo nous semblant plutôt bienvenus. Piscine et plage ; à noter que le balcon de la chambre donnant directement sur la forêt, j’ai pu y voir et photographier de nombreux oiseaux (anis noir, tourterelles, pics, tangaras etc), et surtout, la meilleure observation de paresseux grâce à un individu sur des branches toutes proches, particulièrement coopératif : c’est le seul spécimen en mouvement qu’on a pu observer, et au grand jour, à moins de dix mètres. Dîner langouste qui valait la peine. C’est aussi au petit déjeuner qu’on a découvert que si on veut un chocolat chaud le matin, ce qu’on n’avait pu obtenir jusqu’alors, il faut demander un « hot milk shake » ( !). Avis aux amateurs.
Enfin dernière étape vers Alajuela, et le Tacacori eco lodge ; excellente destination, à recommander. Nos hôtes français, Nadine et Patrick, sont charmants, disponibles et compétents. Très belle tenue et parc superbe, avec Mot-Mot, colibris et tourterelles en spectacle au petit déjeuner (excellent, notamment les œufs coques, vive la France). La première journée, nous faisons demi-tour à l’entrée du Parc national du Poas car on nous annonce beaucoup de brumes et peu de visibilité ; nous nous rabattons donc aux jardins de la Paz, qui semble le site vedette de la région. Bon, c’est une sorte de zoo, et les félins dans leurs enclos semblent aussi tristes que tous les félins du monde en captivité. Le jardin des colibris est intéressant, et surtout, la promenade qui suit les gorges de la rivière et les cinq grandes cascades (ce ne sont pas vraiment des chutes mais c’est joli quand même). Mais la plus belle chose vue est cette mystérieuse descente des brumes dans les gorges, en début d’après midi, qui estompent en quelques instants toutes les lignes du paysage et absorbe la forêt. Le lendemain, excursion au Poas malgré la brume ; il faut en effet être patient, car le cratère joue avec cette brume ; tantôt il se dévoile, tantôt il se dissimule, à chaque fois en quelques secondes seulement. Mais le spectacle en vaut la peine. Pour aller au second cratère, un petit chemin traverse une forêt stupéfiante et fantomatique. Ce site aura été un des plus beaux paysages que la nature nous aura offerts pendant ces trois semaines. L’après midi, halte sur le chemin du retour à la maison du café ; très jolis paysages des plantations, qui s’échelonnent le long des collines.
En conclusion, que dire de ce pays (ce que nous en avons vu, en tout cas) qui n’aura pas déjà été dit ?
La variété des spectacles de la nature est assez enthousiasmante ; plages calmes ou déferlantes, volcan et nappes de brumes, forêt tropicale, plaine inondée. Les pluies sont fortes en cette saison mais nous avons eu du soleil tous les jours, sauf à Tortuguero. Pourtant, de ce point de vue, notre itinéraire n’était pas aussi varié que d’autres ; nous avions surtout choisi des destinations centrées sur la vie sauvage, les réserves etc. Ce ne fut donc qu’un aperçu de la diversité que peut offrir ce pays.
La vie sauvage et la nature y sont étonnantes. Il s’agit principalement d’une faune de petite taille, dont certaines espèces sont faciles à voir, et de façon récurrentes (paresseux, iguanes, singes, toucans, coatis etc) mais qui fait vraiment un tout avec la végétation, les fleurs, l’eau et la pluie, le soleil et la lumière, les plages et les collines. Beaucoup d’espèces sont plus difficile à apercevoir et à photographier ; il faudra souvent se contenter d’un bref temps de pose (agouti, tayra, tatou) suivi d’une fuite immédiate, ou encore d’une silhouette entrevue (tapir, caïman), dans les branchages, sous les roseaux etc.
C’est une très belle destination ornithologique, bien que moins riche de ce point de vue que certaines régions d’Afrique, (le Delta de l’Okavango ; ou encore les grands lacs de l’Est, particulièrement Baringo ou Victoria etc) mais les passionnés y trouveront sans difficulté un réel bonheur.
Les gens que nous avons pu rencontrer sont très gentils et accueillants. On a trouvé étonnant que dans un pays qui a su développer un accueil touristique de qualité et bien géré, la pratique d’un anglais de base soit si peu répandue, même dans les grands hôtels, et carrément inconnus des chauffeurs de taxis. En fait, ce sont l’extrême amabilité et disponibilité des gens qui remplacent l’anglais, voyons les choses comme cela.
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