Mai 2022 - Ascension du Cerro Chirripo

Nous sommes un couple, âgés de 29 et 35 ans. Nous aimons la randonnée, mais sommes loin d’être des experts. À chaque voyage, nous tentons l’ascension d’un des plus hauts sommets du pays visité. Nous avions le gout de tenter l’expérience du Cerro Chirripo.

L’ascension du Cerro Chirripo est une randonnée qui nécessite de la préparation. Il s’agit de la plus haute montagne du Costa Rica, qui culmine à 3820m d’altitude. Le sommet est à 19km du départ. Nous avons fait la randonnée sur 2 jours, avec une nuit au camp de base Crestones, à 14,5km du départ.

Il est obligatoire de s’inscrire à l’avance, sur le site de la SINAC, pour réserver sa place sur la montagne. L’accès au Cerro Chirripo est contrôlé, et le nombre de permis émis est limité, tout comme le nombre de lit dans le refuge. Il est interdit de camper sur place.

Nous avons eu de la chance et avons trouvé des places disponibles un mois avant notre départ, mais plusieurs personnes rencontrées sur place avaient réservé plusieurs mois à l’avance.

Après avoir acheté nos permis, nous avons reçu un courriel de l’organisme en charge de la logistique, Consorcio Aguas Externas, quelques jours plus tard nous permettant de payer pour nos lits et notre nourriture. Il est interdit de cuisiner au refuge, donc au lieu de trainer de la nourriture froide, nous avons choisi de payer pour les repas.

Le 25 mai, nous nous sommes donc rendu à notre hôtel, El Pelicano à San Gerardo de Rivas. Malheureusement, il était situé à 3km du début de la randonnée. L’hôtel Uran est située au début du sentier et est une meilleure option. On nous avait dit qu’il était possible de se stationner au début du sentier, mais avec notre gros 4x4, on trouvait l’espace trop étroit.

Nous sommes allés chercher notre bracelet d’accès au parc au bureau administratif du Parque National Chirripo, puis sommes allés récupérer nos billets pour la nourriture au Consorcio Aguas Externas. Le village de San Gerardo de Rivas est petit, et les deux bâtiments sont face à face. Votre hôtel saura vous guider, la quasi totalité des visiteurs y sont pour le Cerro Chirripo.

Il y a plusieurs collations de disponible dans le dépanneur du village, mais pour plus d’options, il peut être préférable de s’arrêter dans une plus grosse ville sur la route.

Jour 1 :

Réveil à 4h00 afin d’entamer les 14,5 premiers km de la randonnée. Un véhicule vient nous porter au départ et nous commençons l’ascension vers 4h50. Nous avions lu que la majorité des gens prennent environ 7-8h pour se rendre au camp de base, donc on voulait partir tôt pour arriver à temps pour le repas du midi.

Altitude de départ : 1520m.

Le sentier est bien balisé et il est inutile de prendre un guide. Nous avons également choisi de trainer notre sac à dos nous même, bien qu’il soit possible de payer pour qu’un cheval fasse le transport. Nous les avons d’ailleurs croisés et avons été très content de notre choix, ils prennent le même sentier que nous…

Nous adoptons un rythme soutenu dès le départ et nous avalons les kilomètres à un rythme de 25min/km en moyenne. Le sentier est composé de grosses roches inégales et nous avons de la chance, il n’est pas trop bouetteux. Par contre, nous apprécions grandement nos bâtons de marche.

Au km 7,5 se trouve un premier petit refuge et nous y sommes vers 7h40. Nous remplissons nos bouteilles d’eau (l’eau est potable sur la montagne) et prenons une collation.

La route après le refuge est plus difficile. Les km 8 à 12 sont en constante montée. Par contre, nous continuons de mettre un pied devant l’autre et de prendre des petites pauses à chaque kilomètre.

On ne se rend pas compte à quel point on monte, le choc sera au niveau de la descente…

Le dernier 1,5km avant le refuge sera le plus difficile pour nous, avec la fatigue qui s’accumule. Il faut être prudent et regarder où on met les pieds.

Nous sommes arrivés au refuge à 10h50, bien plus rapidement qu’anticiper.

Altitude au refuge : 3400m.

Le refuge Los Crestones est composé de petits dortoirs à 4 lits. Nous avons donc partagé avec une femme et sa fille. Le refuge est en pierre, donc il est très humide.

Il y a des douches de disponible, mais l’eau est glaciale. Nous en avons quand même pris une, qui a vraiment permis de relaxer nos muscles. Le refuge loue des serviettes, mais à un prix ridiculement cher.

Nous avons mangé et relaxé au refuge. Les repas sont excellents et les portions généreuses. Il est possible de faire d’autres randonnées à partir du camp, mais nous avons choisi d’économiser nos forces.

Plusieurs randonneurs vont dormir deux nuits dans le refuge, ce qui permet d’explorer les alentours, mais il n’y avait plus de place pour cette option lors de notre réservation.

Il y a de l’électricité pour l’heure du souper, mais à 20h, les lumières se ferment. C’est parfait, car avec un réveil prévu pour 1h45, on se couche tôt.

Nous avions lu qu’il faisait froid durant la nuit et que les couvertures du refuge étaient insuffisantes. Peut-être est-ce du au fait que nous sommes Québécois, mais nous avons eu chaud, très chaud !!

Jour 2 :

La nuit fut courte et difficile. Les détecteurs de fumées du corridor ne sont pas munis de piles, donc quand l’électricité arrête, ils émettent des petits bip sonores sans arrêt. Nous n’avons pas vraiment dormi…

Nous voulions être certain de pouvoir prendre notre temps jusqu’au sommet alors nous avons pris la route vers 2h00, avec comme seule lumière, nos lampes frontales. Les kilomètres jusqu’au sommet s’enchainent plutôt bien car le trajet est assez plat.

Nous dépassons plusieurs groupes et nous retrouvons les premiers assez rapidement. Le sommet du Cerro Chirripo nous apparaît seulement à la fin de la randonnée et nous avons un choc, la dernière montée sera du sport.

Le trajet est escarpé, et il faut s’aider de ses mains pour monter. C’est presque de l’escalade.

Le 27 mai 2022, nous avons atteint le sommet à 4h, et étions seuls au monde. Nous avons pu en profiter plusieurs minutes avant d’être rejoint par d’autres randonneurs. Au sommet, nous avons apprécié notre coupe-vent et nos mitaines ! Le levé du soleil fut parsemé de nuages, mais nous avons quand même réussi à avoir une belle vue.

Nous retournons ensuite au camp de base, et déjà la fatigue se fait sentir. Après un bon petit-déjeuner, nous reprenons la route vers le village.

C’est en descendant que l’on se rend compte à quel point nous avons monté la veille. Des kilomètres entiers à descendre, sans répit pour reposer nos orteils. Nous avons rapidement mal aux genoux et aux pieds. Le sentier est inégal à cause des roches, donc il faut toujours rester sur nos gardes. De plus, il a plu, donc les roches sont glissantes.

Les cinq derniers kilomètres seront les pires, et même les singes rencontrés à la fin du sentier n’arrivent pas à nous redonner de l’énergie.

Une fois le sentier complété, nous regagnons notre hôtel (oui à pied, 3km de plus) puis reprenons la route vers Uvita.

Nous avons adoré notre expérience, et nous le recommandons à tout ceux qui souhaitent se dépasser physiquement et mentalement.