Tortuguero... Quand je dirai ça à ma femme !

Nous avons passé 3 jours merveilleux à Tortugero, du 16 au 18 novembre 2010.

Au Mawamba Lodge, niché entre la mer des Caraïbes et le lagune, à quelques encablures du Parc National de Tortuguero.

Accessible seulement en bateau…

Jour 1 :

Un minibus confortable nous prend directement devant nos hôtels de San Jose. Nous serons une vingtaine dans le groupe, dont 8 français (cocorico), deux suisses, des allemands, des britanniques…

Deux enfants particulièrement éveillés et agréables. L’un de 18 mois, l’autre de 4 ans.

Sortie de San Jose avant 7h par l’autoroute des Caraïbes.

Le ciel est clair et pur, tous les volcans sont de sortie : Poas, Barva, Irazu et même Turrialba, qui crache son panache de gaz. San Jose blottie au milieu de ces géants. C’est époustouflant !

La route qui traverse le Parc national Braulio Carrillo est magnifiée par le grand soleil. Les imposantes fougères arborescentes préhistoriques déclinent tous les tons de vert pâle.

Puis, c’est la redescente et on aperçoit rapidement la plaine des Caraïbes, à perte de vue.

Les ananas côtoient les plantations de fleurs tropicales.

A Siquires, la route se transforme pour une bonne heure en piste caillouteuse à travers une immense bananeraie et des pâturages de buffles.

Arrivée à l’embarcadère sans encombre vers 11h, après un arrêt petit déjeuner, un arrêt découverte d’une usine de conditionnement de banane, un arrêt dégustation de cakes.

Le tout saupoudré des commentaires et conseils de Dennis, le guide.

Embarquement express à Cano blanco.

Quelques minutes plus tard, le bimoteur surfe sur l’onde, l’étrave fendant les eaux calmes.

Les aigrettes, hérons et cormorans impassibles égrènent le parcours.

Depuis un récent tremblement de terre, le fond de l’eau s’est soulevé. Le Costa Rica est un pays vivant, ne l’oublions pas. Une passe est alors devenue difficile par manque de tirant. Des passagers d’un bateau
devant nous sont descendus dans l’eau pour pousser.
Avec notre légèreté (et la dextérité du pilote), nous sommes passés sans coup férir.

A l’arrivée, accueil par le manager, petit verre de bienvenue, puis prise de possession des chambres et ruée sur le buffet du déjeuner. Sans prétention, mais très bien exécuté. Des lasagnes de légumes à tomber par
terre.

A 15h, embarquement pour un trail dans la réserve privée du Mawamba. Très classe. Là, nous découvrons un Dennis concentré sur sa volonté de partager les beautés de « son » pays.

Il nous éblouit de ses connaissances, du premier colibri particulièrement rare à la rencontre heureuse de deux singes araignées qui tracent leur route à marche forcée dans les arbres. Les appareils photo
crépitent.

16h30, piscine. La vie est dure.

17h, plage des Caraïbes. Il n’y a pas loin à aller, le Mawamba est entre les canaux et la mer. L’accès à la plage prend moins de temps que pour l’écrire. 15 secondes maximum.

Grand moment !!! C’est à la tombée de la nuit qu’a lieu l’éclosion des mini-tortues marines.
Et c’est sous la demi-lune haute dans le ciel que nous découvrons des miliers
de traces d’ailes dans le sable. Puis nous avons la chance d’observer
l’éclosion de deux nids. Les bébés s’extraient de leur trou comme par magie et
foncent aussi vite que possible en rampant vers la mer. Le moment est magique,
et les touristes présents ne regrettent vraiment pas leur présence. « It
made our day ». « Amazing, isn’t it » ? La conversation du
dîner est lancée.

18h : nuit tombée, pôt devant la piscine.

19h30 : soirée spaghettis variés. Amusant.

20h30 : fin de cette première journée.

Il ne fait pas trop chaud dans les grandes chambres tout en bois. Le ventilateur ne s’impose pas. Et les moustiquaires ont fait leur travail.

Nous nous endormons au bruit lancinant des vagues qui roulent au loin.

Jour 2 :

… et nous nous réveillons au bruit des singes hurleurs, à l’est, du côté de la réserve.

Le temps est encore superbe, comme la nature, qui profite des lumières rasantes. Lever du soleil sur la mer des Caraïbes.

Certains se sont levés pour une ballade optionnelle en bateau dans le parc national de Tortuguero, à 6h tapantes. A menu : paresseux, boa, capucins,
hurleurs, crocodile … De quoi mettre en appétit.

Bons pancakes tout chauds au sirop d’érable. Dommage qu’il n’y ait pas de Québécois du Québec.

Le temps de se couvrir à nouveau de crème solaire et d’anti-moustique, il est déjà 9h30, et c’est la ballade à pied dans le parc du Mawamba lodge.

1h30 de botanique accessible (cherchez l’origine du mot « aguacate », c’est amusant. Avez-vous remarqué que les fruits du cacaoyer poussent sur le tronc ? Tout sur la stratégie de pollinisation
des héliconias par les colibris et bien d’autres…).

Le temps d’observer un groupe de grands toucans perchés et de distinguer de multiples iguanes affalés sur leur branche et de trouver les petites tortues immobiles dans l’étang, puis visite des volières de Mariposa
(papillons) et du Ranatorio (grenouilles… dangereuses) de l’hôtel.

Il est juste temps de repasser par la piscine avant le déjeuner.

L’après-midi, vers 15h, nous nous répartissons en 2 bateaux (dont un francophone avec un guide privé parlant français) pour s’introduire dans les canaux étroits du parc national de Tortuguero.

Belles photos de caïman, de hurleurs, de capucins… et découverte de plusieurs basilics, qu’on appelle aussi « Jésus Christ », en raison de leur capacité à marcher sur l’eau en cas de danger.

De retour à l’hôtel, nouvelle promenade sur la plage à la tombée de la nuit pour découvrir de nouvelles éclosions d’œufs de tortue. La sélection naturelle étant en marche, certaines semblent moins vaillantes que
d’autres… et n’arrivent pas à la mer.

Il y a juste le temps avant le dîner de faire un tour au village de Tortuguero, à 10mn à pieds. Le petit bourg est assez isolé, sans grand charme mais assez vivant. Les gens d’ici ont leur vie et ne se
préoccupent pas de vous si vous ne demandez rien. Mais comme ailleurs au Costa
Rica, ils savent se mettre en quatre en cas de besoin.

Retour au Mawamba Lodge pour le dîner. On y est quand même bien !

Jour 3 :

Lever paresseux peu avant 7h.

La douche chaude est divine, la température de la nuit ayant justifié la petite couverture.

Fantastique, le temps est encore au beau fixe.

Nous avons nos habitudes, le petit déjeuner est pris en compagnie des nouveaux amis de séjour.

Le retour est parfaitement symétrique à l’aller. Les deux dernières heures de navigation tranquille dans ce paysage de rêve entre eaux calmes et végétation omniprésente incitent à la rêverie, bien loin des tracas
du quotidien. Cano Blanco, prise du bus, déjeuner à mi-chemin à Rio Danta. A
l’inverse de l’aller, des touristes nous quittent en chemin selon leur désir
pour prendre qui un bus, qui une voiture de location.

A San José, le temps est plus couvert mais lumineux.

Fin de cette escapade au milieu de nulle part, dans un site magnifique un peu hors du temps, grouillant de vie. Magique.

Conclusion

- Beaucoup de gens nous avaient dit de ne pas aller à Tortuguero pendant la « green saison ». Mais si ! Comme quoi, il ne faut pas écouter tous les conseils.

Pas d’hésitation, Tortuguero, c’est en toute saison !!!

- Vous voulez nos photos des caïmans, singes hurleurs, capucins, paresseux, iguanes, aigrettes, papillons, grenouilles, singes araignée, mini-chauve-souris par centaines, hirondelles, frégates magiques, lézards, basilics,
boas, grands toucans, petits toucans, acaris, jacanas, oiseaux en pagaille
identifiés ou non qui déclinent toute la palette des couleurs? …

Et puis quoi encore ?

Venez les faire vous-mêmes, vos photos ! Le Costa Rica vous attend.

Allez, nous en avons tout de même laissées à votre disposition chez Pierre de Toutcostarica, qui nous a aidé à organiser ce tour.

- Félicitation au Mawamba Lodge pour son accueil chaleureux, discret et prévenant.

L’organisation est bien huilée, le personnel rompu à l’exercice.

Salutation à Dennis, le guide, pour son anglais bien découpé, son amour et sa science du terrain… et son humour.

- Quand je vais dire ça à ma femme !!!

PS : en fait, je ne vais rien lui dire. Elle était avec moi.

Et c’est un événement : elle a le pied marin d’une fermière suisse (c’est dire !). Je n’ai rien contre les suisses, ni leurs banquiers, leur fromage, leur chocolat. Rien non plus contre le chocolat belge.
En tout état de cause, la navigation sur les canaux, c’est sans problème aucun.
Pour une raison simple : ce sont des canaux, donc ça ne remue pas.

Avis aux « mal-au-coeureux » en bateau.

Synthèse :

3 jours au Mawamba, 3 kilos à perdre, 30 espèces différentes vues, 300 photos… et j’espère 3000 nouveaux convaincus que Tortuguero, c’est autre chose qu’un « parc-d’attraction-à-tortues-qui-viennent-pondre-3-mois-par-an ».
Mais un très grand parc naturel, comme le Corcovado.

N’oubliez pas votre crème solaire, votre anti-moustique et quand même un vêtement de pluie… on ne sait jamais.

Fait à San Jose, sans artifice ni trucage. Aucun animal n’a été blessé pendant le tournage.

Pura Vida.

O.

Les 16, 17 et 18 novembre 2010.