Corcovado et Carïbes Sud : une semaine entre ciel et mer

Jour 1 – 

8 heures…Embarquement à l’aérodrome d’Alajuela (qui s’avère être aussi l’aéroport international Juan Santamaria de San Jose). Direction la péninsule d’Osa à Bahia Drake. C’est parti pour une petite heure de survol du Costa Rica dans un avion de 12 places. Vue magnifique, paysages à couper le souffle, expérience unique. Et pourtant le vol n’est pas rassurant

Même si les billets sont un budget (environ 200$ aller-retour par personne, billets pris au dernier moment, avec neuf kilos de bagage), le Costa Rica vue du ciel vaut la peine. Il faudrait prévenir Yann Arthus-Bertrand. 

Nous survolons Uvita…c’est magique…

Nous atterrissons sur une piste d’atterrissage qui a première vue n’en est pas une. L’immersion au cœur de la péninsule d’Osa, le « Costa Rica du Costa Rica », comme indiqué lors du briefing commence et l’expression se confirme. La végétation luxuriante n’empêche pas la chaleur, il fait très lourd.

Un colectivo (taxi), que l’hôtel avait prévenu, vient nous chercher pour nous emmener à Ranchito Las Contingas. Nous avons bien fait de prévoir du liquide car la facture est salée … 10$ par personne soit 30$ au total. Surprise peu agréable.

L’arrivée à Ranchito Las Contingas nous redonne un sourire presque perdu : chambre avec vue sur la mer, splendide terrasse en bois avec hamacs, le bonheur. 

Depuis notre chambre, au Ranchito Las Cotingas…

Nous passons une après-midi détente à la plage pour faire le plein d’énergie pour la sortie qui nous attend le lendemain. Nous aurions aimé plonger directement au sein de tout ce qui nous est proposé, mais la plupart des activités commencent (très) tôt le matin. 

Jour 2 –

7h20 – Rendez-vous avec, Alvaro, pour la première expérience dans la jungle de la péninsule d’Osa. Ce petit secret de Chez Pierre ne se fait pas sans chaussures fermées, auxquelles on ne tient pas car elles vont être plongées dans l’eau, dans l’océan, et marcher en pleine forêt primaire.

Après 45 minutes au sein de celles-ci, où les animaux sont plus rares qu’en forêt secondaire (demain, La Sirena, au cœur du Corcovado !), même si nous croisons une famille de singes araignées qui nous ignorent au moins autant que nous les admirons, nous nous baignons dans une cascade et cassons la croûte avec une empaña bien méritée.

Et puis c’est l’immersion, au sens propre : 1h30 de tubing au sein d’un rio qui descend vers la mer, seuls au monde (avec notre guide) et la forêt foisonnante. Il ne faut pas être frileux, mais quelle aventure ! Après quelques sauts de singe grâce à une liane au dessus de l’eau, nous gagnons une plage splendide où un café chaud et quelques gâteaux nous attendent. Une (nouvelle) baignade plus tard, et nous longeons la côte pour retrouver le capitaine du bateau qui nous ramène à Drake. Sur le chemin, quelques mangues appétissantes et en libre service (quelle nature !) nous rassasient.

Après cette (graaaande) matinée sportive, il est temps de rejoindre notre second hôtel, nous aimons varier et rencontrer différentes personnes : direction le Vista Drake. Accueil chaleureux du propriétaire tico, Emilio. La chambre est au top avec une vue sur la mer est une salle de bain plus que spacieuse. 3 hamacs sur la terrasse, cette fois pas besoin de pierre-feuille-ciseau pour mériter sa place dedans en regardant le soleil darder ses derniers rayons sur la baie où résonnent les cris des aras rouges... L’hôtel propose aussi des tours de nuit, mais le temps n’est pas avec nous cette fois…

Jour 3 –

Nous rentrons dans le vif du sujet. C’est parti pour le Parc National du Corcovado. Rendez-vous à 5h 30 et après un petit déjeuner, embarquement immédiat pour une heure de bateau. On descend face à la jungle, tels les premiers aventuriers (arrivés par la côte Pacifique, c’est bien connu !), tout le monde troque ses tongs contre une bonne paire de basket : cela annonce la couleur. Accompagné de notre guide (entrée interdite sans un guide natif du pays), nous nous enfonçons dans la jungle où d’après nos lectures 2.5% de la biodiversité mondial s’y trouve … 

Et cela se confirme : un tapir (rare !), des coatis, plusieurs espèces de singes (on se demande encore lequel était le plus mignon), agutis, aras, aigles, vautours, un nombre de petits (dans les arbres) et de gros (au sol) oiseaux incroyables et aux couleurs kaléidoscopiques…Nous rentrons et là, surprise, repas du midi (compris dans le tour). Au retour, quelques dauphins prennent le sillage de notre embarcation, comme si cela ne suffisait pas !

Pour le dernier soir, nous optons pour une solution plus économique, les cabinas Myriam, à 40$ pour deux, et dont nous rencontrons les propriétaires adorables, qui nous trouvent un ami qui peut faire le taxi et nous demander moins cher qu’à l’aller pour retourner à l’aéroport !

Jour 4 –

Tout excités de remonter dans ce petit avion, nous retournons au point de départ, l’aéroport de San José où nous récupérons un 4x4 pour sillonner les routes en direction des Caraïbes ! L’équipe de ToutCostaRica a bien organisé la transition, car en moins d’une heure nous sommes sur la route !

Nous voulons passer par le fameux mais très fermé Braulio Carrillo, mais après 1h de route depuis Alajuela nous nous retrouvons à l’arrêt. Pura vida. Au bout de 20 minutes nous nous interrogeons quand même. Le Braulio Carrillo est fermé jusque 16 heures car ils sont en train de peindre la route…Ah ces artistes…Ni une ni deux, on prend la carte achetée pendant le briefing pour trouver une autre solution, même si l’on nous a dit que c’était la route la plus rapide, et de loin.

Tels des caméléons nous nous adaptons et passons par la route du Turrialba. Route montagneuse, un peu dangereuse s’il pleut j’imagine, pleine de poids lourds, faite de lacets...La patience est de rigueur, ce qui permet d’observer les paysages et d’écouter les musiques locales à la radio, quand nous captons ! Puis on remonte vers Siquirres et de là on peut filer vers l’Atlantique. Les camions disparaissent réellement dès que nous laissons Puerto Limon derrière nous et que nous longeons la mer des Caraïbes, de nuit et sous la pluie…pas l’idéale pour la visibilité, heureusement la route et nos phares sont en bon état.

Après presque huit heures dans la voiture – maudits peintres – arrivée finalement à l’hôtel Casa Verde en plein centre de Puerto Viejo. Ville avec une très bonne ambiance festive, parfait pour un samedi soir. On mange des brochettes achetées à une dame et son petit chariot en face du bar central de la ville où un concert en live nous tient éveillés, après la finale d’un championnat de football local qui met tout le bar en trans.

Jour 5 –

La journée PURA VIDA du voyage.

Après une matinée au bord de la piscine, et pour le plus grand plaisir du Breton du groupe nous atterrissons dans une crêperie…Pas de farine de blé noir, mais une bonne solution trouvée avec de la farine locale. Sal Y Sucre, une bonne adresse, avec accueil francophone. Les fruits trempés dans le chocolat en dessert nous rappelle que le batido n’est plus la seule manière de consommer tout ce qui pousse dans ce merveilleux pays.

Après-midi plages : Playa Cocles, Playa Negra, Playa Uva…De magnifiques plages qui nous appartiennent tellement l’endroit est désert. Bon, le temps y est sans doute pour quelque chose, mais même s’il pleuviote l’eau est toujours aussi chaude…

Puis dépaysement à la Casita Moabi. En plein milieu de la jungle nous sommes extrêmement bien accueillis par Tom et Cécile, de surcroit en français ! Pourtant notre espagnol s’améliore, et nous apprenons ici une nouvelle expression, « Tuanis », qui signifie « trop cool ».

Jour 6 –

Lever à 7h30, nous devons retrouver Keysch à 8h à Hone Creek, entre Puerto Viejo et Cahuita.  

Si vous n’avez jamais vu un Indien dans la ville, n’oubliez pas d’y jeter un œil avant de venir le rencontrer aux Caraïbes ! Il a 22 ans et parle entre 6 et 7 langues. Ca tombe, bien, nous pas ! Entre le français, l’anglais et l’espagnol, on s’en sort. Le Bribri attendra, mais Keysh nous dit qu’il organise également des cours.

Nous nous rendons chez quelques indigènes bribris, qui nous accueillent joyeusement, et nous découvrons comment ceux-ci exploitent le chocolat, comment ils le font, nous le goûtons à chaque étape du processus ! Puis Keysh nous emmène dans une forêt où il nous décrit chaque plante et leur utilité, nous montre une tarentule blanche, nous apprend à tirer à l’arc…

Nous filons ensuite chez d’autres indiens qui nous ont préparé un déjeuner traditionnel. L’ambiance est si bonne, qu’ils décident même de nous faire goûter la bière qu’ils fabriquent, dans un bidon à première vue franchement inquiétant : le breuvage, fort, épicé, est curieusement très bon.

Keysh nous emmène ensuite au Panama, le temps de traverser (illégalement ?!) un fleuve qui fait office de frontière. Et nous rentrons et terminons la journée dans de superbes cascades où le plongeon est de mise…Quelques grenouilles dendrobates, et autres paresseux, sont repérés par notre guide à l’œil d’aigle. Il faut dire que ceux-ci se nourrissent parfois de bébés mammifères…

Nous rentrons épuisés mais souriants comme jamais, et nous rendons à Cahuita, au Colibri Rouge, où Christophe et Karine nous attendent et nous présentent une chambre qui nous verra dormir quelques heures plus tard à poings fermés.

Après un bon dîner au French Riviera, nous rentrons paisiblement…

Jour 7 –

Petit-déjeuner avec la fameuse (c’est son mari qui le dit !) confiture rhum-banane de Karine. Rarement dans l’histoire l’homme avait englouti autant de tartines. Nous profitons de la piscine, du jacuzzi, avant d’aller visiter Cahuita, charmant de jour, et ses quelques magasins de souvenirs, puis nous faisons nos adieux à nos hôtes, et reprenons la route, afin de ne pas trop conduire de nuit, surtout dans le Braulio Carrillo que nous traversons cette fois, splendide avec la forêt autour et les nuages qui caressent nos pare-chocs. Un peu de bouchons à San Jose, mais nous arrivons sains et saufs pour rendre la voiture Chez Pierre Ville, et passer une dernière nuit dans ce pays explorés en partie, mais dans tous les sens !

 Dona, Sara & Kevin